Je suis un poète physique "en chair et en os", "à cor et à cri", il ne me suffit d'écrire avec du café, du zamal, du rhum, ou tout autre alcool, de l'encre, du clavier ou tout autre outil, il faut que j'articule à tous les sens du verbe, que je me déplace et que je prononce. Le contrôle du corps, du larynx aux abdominaux, la vérification du fonctionnement des muscles & des viscères, la maîtrise des jus de ma viande & des muqueuses de mes trous et le savoir-faire des os & des nerfs sont indispensables.
Mes appareils & systèmes, les connexions entre la cervelle et le reste, la voix & le geste, le mot & ses attributs doivent rester impeccables, jouissifs.
Je dois vouloir - désirer - montrer ce corps praticable et en exercice, en cours.
En ce début de millénaire, moi, après 42 ans passés à en faire (des perfs c. à d. de poëmes en chair et en os) j'arrête, j'arrêterai fin 2004. Je vous dirai et je vous dis : ça commence à Marseille à la Friche de la Belle de mai le 18 novembre 2004.
Après je me planquerai dans les résidus : livres, disques, films, expos et autres traces ordurières.
- Désormais, mon corps n'est plus à la mesure de mon ambition…
- la vieillesse est déjà une performance si elle est exhibitionniste.
Mais c'est une perf, à partir d'un certain âge à la portée de tous.
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Déclaraction 2005
Images extraites du film "Julien Blaine, l'éléphant et la chute", réalisé par Marie Poitevin, Le G.R.E.C.
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« Je suis là, toujours présent, par rapport à ces différentes choses absentes et je vais lire. Il n’y a pas d’autre position pour bien montrer la disproportion, la distance qu’il y a entre ces choses disparues et moi, que d’être assis, posé de la façon la plus traditionnelle et la plus con possible avec une vraie table sur laquelle il y a trois boîtes, une pour la bio, une pour Bye-bye la perf., une autre avec une feuille pour dire "voilà ce que c’est ce catalogue" et puis ma chaise à moi, une chaise géniale inventée par un marchand de camping, mon verre de whisky et deux chaises pour le public. Pour qu’on comprenne bien, j’ai accroché derrière une banderole avec une photo de la première et de la dernière perf. où je suis en Aurignacien supérieur, à poil, dans le désert de la Réunion, avec des onguents verts sur la tronche. »
« Dans la performance, la présence n’est pas l’essentiel, ce qui compte, c’est que ça se passe à un moment donné entre le lieu, le public et puis moi, ce qui compte, c’est que tout soit transformé, métamorphosé. Prends la table, ce n’est pas seulement la table du Vieux Campeur, c’est la table que ma lecture fabrique à ce moment là, exactement comme Giacometti réalisant La table surréaliste (1933) ou Francis Ponge La table du livre. »
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