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Les douze rêves d'Hercule 2005
12 photographies couleurs, 30 x 45 cm chaque
Collection du Fonds Communal de la Ville de Marseille
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Les douze rêves d'Hercule 2005
Vue de l'exposition au Château de Servières, Marseille, 2006
C'est le recours au mythe, bien sûr, qui met en branle nos schèmes perceptifs et confère à cette série une formidable puissance d'évocation : la légende féconde chaque photographie en la projetant dans un espace fabuleux. Quel que soit le degré de familiarité du spectateur avec la référence mythologique, la figure d'Hercule est l'un des plus petits dénominateurs communs d'une culture immémoriale - qui n'a jamais entendu parler des Douze travaux, en ne sachant d'ailleurs pas toujours de quoi il retourne précisement. Continuateur d'une longue tradition figurative qui s'est attachée depuis plus de mille ans à représenter le héros grec, Pascal Martinez propose sa version de l'Héraclès au repos, thème essentiellement développé en scultpture.
À un premier niveau, c'est-à-dire celui d'une interprétation a minima, la série joue visuellement sur une contradiction entre la puissance prêtée à Hercule dans l'imaginaire collectif et la vulnérabilité du dormeur. À ce motif d'étonnement se juxtapose la figure poétique d'un être qui semble - momentanément ? - dissocié de son destin. Plus exactement, Pascal Martinez transpose l'accomplissement physique dans un hors-champ onirique ; chaque instantané est associé à un rêve, un “ Acte ” auquel le héros prend une part lascive. Images sensuelles au demeurant, qui combinent subtilement les variations du corps aux métamorphoses du paysage, lequel, par contiguïté avec le mythe, se trouve déréalisé au profit d'une géographie épique.
Christophe Berthoud, Coming up, janvier 2006
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