Ciel étoilé monocorde de juillet 2012
Peinture gravée sur verre, quatre plaques de 120 x 100 cm, texte peint sur table de jardin
Installation créée pour la cour de la maison d’Henri Dutilleux et Geneviève Joy à Candes Saint Martin, 2012
« Installée dans la cour de la maison de Geneviève Joy et Henri Dutilleux, dont les murs découpent à la verticale un morceau de ciel, Stéphanie Nava s'intéresse aux sources d'inspiration du compositeur. Dans un entretien, celui-ci évoque son goût pour la peinture, le ciel, citant La nuit étoilée de Vincent Van Gogh comme ayant influencé son oeuvre Timbres, espace mouvement.
Stéphanie Nava décide d'explorer les relations entre musique contemporaine et mathématiques, et plus largement les cosmogonies, l'univers, les coïncidences entre les lieux, les arts et les sciences. Elle établit des correspondances entre Pythagore qui aurait déterminé les rapports mathématiques régissant les intervalles musicaux dans les harmonies grâce au monocorde, instrument que le savant Robert Fludd revisite au XVIIème siècle pour établir un système de compréhension général de l'univers, et Christiaan Huygens (XVIIème siècle) qui met au point une horloge marine articulant le temps et l'espace par rapport aux étoiles.
De cet ensemble, Stéphanie Nava extrait quatre éléments - le ciel étoilé, les constellations dont ne subsistent que les traits, le monocorde et une coupe de l'horloge - dessinés en réserve sur de grandes plaques de verre. Dans la logique de cette organisation "supérieure", les dessins sont disposés aux quatre points cardinaux.
Au centre, une table de jardin invite à considérer la quiétude de la cour en retrait de la rue. Le cercle qu'elle dessine fait écho aux dessins et porte en peinture la dernière page du poème Un coup de dés jamais n'abolira le hasard de Stéphane Mallarmé. La poésie a ici valeur de synthèse, dans un poème dont la structure et la mise en forme originelle installent des blancs dans la page, intervalles de silence qui ont autant de valeur que les mots. Ces silences qui ont la même importance dans la musique contemporaine.
Ainsi, la boucle est bouclée dans la manière dont Stéphanie Nava a construit cette oeuvre où, comme le dit le poète, "RIEN N'AURA EU LIEU QUE LE LIEU" et "Toute Pensée émet un Coup de Dés". »
Gunther Ludwig |